Tout espoir pour un début d’année moins mouvementé en 2022 a été anéanti par les événements horribles qui se déroulent en Ukraine. De toute évidence, les bases avaient été jetées depuis l’invasion de la Crimée, mais personne ne s’attendait à ce que le président Poutine ait l’audace d’envahir l’Ukraine de façon aussi brutale. Les pays du monde entier ont réagi en imposant des sanctions sévères qui auront un effet dévastateur sur le peuple russe, qui n’a pas souhaité cette guerre. Accessoirement, les répercussions économiques se feront sentir pendant un certain temps dans le reste du monde. Dans un contexte d’inflation persistante, de hausse des taux et d’instabilité géopolitique, les risques ont considérablement augmenté; c’est pourquoi notre équipe analyse avec diligence ces risques ainsi que leurs répercussions sur vos portefeuilles.

L’une des plus importantes répercussions vise le secteur de l’énergie, et l’Europe en particulier. En Europe, près de 40 % des besoins globaux d’énergie dépendent de la Russie, ce qui causera une flambée des coûts de chauffage résidentiel. La seule consolation est que le printemps est arrivé et qu’il y aura du temps pour des renforts avant l’hiver prochain, en particulier sous la forme d’expéditions de gaz naturel liquéfié. Ce choc lié à l’offre est exacerbé par des années de sous-investissement découlant de l’abandon des combustibles fossiles dans la plupart des marchés développés. Dans ce contexte, les actions des sociétés énergétiques se sont bien comportées et continueront de jouer un rôle crucial dans la stabilité à court terme en Europe et ailleurs. Les actions européennes pourraient continuer de subir des pressions; toutefois, l’accent que nous mettons sur les sociétés diversifiées à l’échelle mondiale dans des secteurs défensifs comme la consommation de base et les soins de santé offrira une certaine protection contre une éventuelle volatilité.

Une autre répercussion de cette invasion est le choc lié à l’offre, non seulement à l’égard du pétrole, mais aussi en ce qui concerne de nombreux autres secteurs des produits de base et de l’agriculture, comme l’acier et le blé, dont la Russie et l’Ukraine sont des producteurs clés. L’inflation était déjà hors de contrôle en raison de la conjoncture économique vigoureuse et des politiques monétaires expansionnistes, ce qui exacerbera la situation. Une inflation de cette ampleur est particulièrement nuisible aux familles à revenu faible et moyen. Les décideurs semblent très conscients de cette menace. Ils ont indiqué qu’ils étaient déterminés à relever les taux beaucoup plus rapidement que prévu, peu importe les risques économiques.

Cette approche se répercutera sur la valeur des obligations, celles-ci étant directement liées à la trajectoire des taux d’intérêt. De fait, lorsque les taux d’intérêt augmentent, le cours des obligations recule. Au premier trimestre, le taux des bons du Trésor à 10 ans du gouvernement du Canada s’est apprécié de 100 pb (passant de 1,4 % à 2,4 %) et, par conséquent, les obligations à long terme ont chuté de près de 12 %. Nous croyons depuis longtemps que les taux d’intérêt extrêmement bas mis en œuvre dans le contexte de la pandémie de COVID-19 n’étaient pas viables. Par conséquent, nous avons évité les obligations ou n’avons investi que dans des obligations à court terme, et nos portefeuilles ont été beaucoup moins touchés.

Une autre conséquence qui émerge de ce contexte concerne les cours des sociétés dont les valorisations sont excessives. Dans l’ensemble, les actions ont été relativement optimistes face à tous ces défis. L’indice S&P/TSX a progressé durant le trimestre alors que les actions internationales ont légèrement reculé. Malgré ces résultats, nous avons vu les investisseurs délaisser les actions spéculatives dont les valorisations défient la logique depuis un certain temps et se tourner vers des actions de qualité supérieure dans des secteurs plus défensifs.

Les événements qui se déroulent en Ukraine sont troublants. Tout le monde est bouleversé par l’impudence du président Poutine, et nous surveillons de près les événements. Dans l’ensemble, l’incidence directe sur nos placements en portefeuille est limitée, car l’exposition aux entreprises en Russie et en Ukraine est négligeable. Nos portefeuilles se sont raisonnablement bien comportés grâce à notre positionnement défensif, qui met l’accent sur les sociétés de qualité qui versent des dividendes stables. Nous nous attendons à ce que la volatilité demeure élevée, surtout à mesure que les taux augmenteront; nous continuerons donc de gérer votre capital avec prudence.

N’hésitez pas à nous faire part de vos commentaires ou de vos questions. Nous espérons que notre prochaine communication sera porteuse de résultats plus positifs.