Les marchés des capitaux ont enregistré des résultats mitigés au deuxième trimestre de 2017, car le secteur de l’énergie a nui au TSX et la vigueur du dollar canadien a érodé une portion considérable des gains obtenus sur le marché américain. Malgré les tensions découlant des événements sur la scène géopolitique, plus particulièrement les tentatives d’intimidation de la Corée du Nord, et le résultat surprenant des élections au Royaume-Uni, les économies du monde semblent reprendre un certain élan et évoluer d’une façon plus synchronisée qui n’a pas été observée depuis assez longtemps.

Les bénéfices des sociétés se sont relevés, par rapport à l’année dernière, pour ainsi soutenir la valeur supérieure des actions, quoique la faiblesse persistante des prix du pétrole ait eu un effet surprise, compte tenu des limites de production que les pays membres de l’OPEP avaient imposées. Surtout, le niveau de confiance des consommateurs et des entreprises a continué d’augmenter, tout comme ceux de l’emploi dans la plupart des pays industrialisés – ces progrès devraient, dans les deux cas, aider à stimuler les chiffres de ventes et les bénéfices. Ces conditions économiques encourageantes ont incité les banques centrales de l’Europe, du Canada et des États-Unis à signaler leur intention de rehausser ultérieurement les taux d’intérêt.  Ce revirement, qui aurait été inconcevable au Canada et en Europe il y a à peine quelques mois, a contribué à la hausse de 5 % du dollar canadien, par rapport au dollar américain.

Dans le contexte politique, l’élection précoce surprise que la première ministre du Royaume-Uni, Teresa May, a déclenchée afin de s’assurer une majorité plus importante en prévision des négociations du Brexit, s’est retournée contre elle. Ainsi, le gouvernement de Mme May s’est retrouvé en position minoritaire et confronté à l’incertitude qui en a résulté. Par ailleurs en France, le nouveau président élu, Emmanuel Macron, a remporté une victoire écrasante aux élections législatives; son mandat consiste à réformer la deuxième économie en importance dans la zone euro, pour lui donner une orientation qui soit plus propice aux affaires. La situation dans ce pays donne un signal positif d’autant plus que les tendances à caractère nationaliste et populiste sont troublantes.

Au Canada, les conditions économiques s’améliorent, malgré la faiblesse qui se maintient au secteur du pétrole. Si la bulle immobilière qui existe actuellement, surtout à Toronto et à Vancouver, retient l’attention en grande partie, l’emploi et les dépenses de consommation se remettent d’aplomb, tout comme les exportations. Le principal point négatif au tableau des données économiques demeure le niveau d’endettement élevé des ménages, quoique les banques n’aient donné aucun indice suggérant une détérioration des conditions de crédit. Cette situation pourrait changer sous l’effet de coûts d’emprunt supérieurs qui inciteraient probablement la banque centrale a espacer ses hausses de taux, de manière à mieux équilibrer la transition, en ralentissant le marché immobilier sans trop bouleverser les versement hypothécaires.  

Nous demeurons prudents quant à la valorisation sur les marchés boursiers, mais nous observons avec plaisir l’amélioration des bénéfices des entreprises dans un contexte économique plus stable. Il semble qu’à court terme, le risque le plus considérable sera celui qui est lié aux conditions géopolitiques, compte tenu de la nature imprévisible de l’administration des États-Unis et des répercussions qu’elle pourrait avoir dans les régions sensibles aux conflits, comme la Corée du Nord, le Moyen-Orient et la Russie en relation avec l’Europe. Nous profiterons de toutes les occasions qui se présenteront, alors que nous recherchons les anomalies attribuables à la volatilité à court terme. Comme toujours, notre tâche consiste à contrôler le risque à une époque incertaine, ainsi qu’à investir dans des sociétés qui suivent un modèle d’affaires rigoureux et qui revêtent des avantages concurrentiels durables.