L’effet des vacances estivales s’est fait ressentir sur les marchés pendant les deux premiers mois du troisième trimestre. Après un piètre début d’année, les chasseurs d’aubaines sont revenus sur les marchés et certains thèmes dangereux ont refait surface. Les « actions-mèmes » (rappelez-vous de Game Stop, AMC et Bed, Bath & Beyond) se sont redressées après s’être effondrées plus tôt cette année. Les investisseurs ont placé leur argent à nouveau dans des titres technologiques encore très prisés. Puis, en septembre, il était temps de retourner à l’école pour les enfants (heureusement!) et les marchés, et la hausse de ces actifs risqués s’est inversée. Les craintes au sujet de l’inflation galopante et les mesures énergiques prises par les banques centrales et influençant les taux d’intérêt ont incité bon nombre d’investisseurs à craindre la première véritable récession en plus de dix ans.

Au Canada, les gains enregistrés par l’indice TSX au cours de l’été ont été perdus en septembre, terminant le trimestre avec une légère baisse et contribuant ainsi aux rendements décevants de 2022. Après un mois de juillet vigoureux, les investisseurs se sont tournés vers des secteurs plus sûrs du marché, comme la consommation de base, et ont évité les technologies de l’information et l’immobilier, qui ont fait l’objet d’un examen minutieux en raison de la hausse des taux et de la baisse des prix des logements. Le champion local Shopify a cherché à récupérer une partie des pertes qu’il accumule depuis le début de l’année, augmentant de 10 % en juillet, pour ensuite reculer de 17 %.

Aux États-Unis, le marché a suivi la même trajectoire au cours du deuxième trimestre et s’est replié en septembre. L’indice S&P a réussi à dégager un modeste gain, mais pas assez pour réellement avoir une incidence sur les piètres rendements de l’année. Les investisseurs se sont obstinément tournés vers des titres chers, comme Amazon et Tesla, malgré les pressions qu’un ralentissement économique pourrait exercer sur leurs activités. Nous continuons de croire que ces segments surévalués du marché seront faibles et que les investisseurs bénéficieraient de s’assurer qu’ils paient le juste prix pour leurs placements.

À l’extérieur de l’Amérique du Nord, le moins que l’on puisse dire est que le tableau est sombre, et le rendement du marché en témoigne. Toute accalmie en Ukraine serait la bienvenue, mais est peu probable. La Chine continue obstinément de poursuivre son étrange politique dans sa bataille avec la COVID-19. Même si la plupart des pays les ont abandonnés, la deuxième économie mondiale continue d’imposer des confinements répétés. Cette situation a entraîné des rendements catastrophiques à l’échelle mondiale, mais a également donné lieu à des valorisations intéressantes pour de nombreuses sociétés qui avaient été indûment pénalisées. Les titres de nombreuses sociétés européennes exerçant leurs activités à l’échelle mondiale ont fait l’objet de ventes massives, malgré des profils très semblables à ceux de sociétés américaines comparables. Ce n’est qu’un exemple d’occasion que peuvent saisir les investisseurs patients.

Une récession n’est pas certaine, mais elle semble probable compte tenu de tous les défis susmentionnés. La demande croissante de voyages et de socialisation après la pandémie compensera en partie cette faiblesse. Cela dit, les marchés se sont beaucoup repliés, l’indice MSCI Monde reculant de 18 % depuis le début de l’année. On peut soutenir que bon nombre des problèmes auxquels nous sommes confrontés ont été pris en compte et que les valorisations sont intéressantes dans certains secteurs. Nous surveillerons toutefois les signes d’un ralentissement de l’inflation au cours des prochains mois. Si elle persiste obstinément, les taux continueront de grimper, et cela continuera de peser sur les valorisations boursières.

Les paramètres fondamentaux de chaque société sont plus importants que jamais. Nous croyons que c’est dans de telles périodes que notre style nous avantage beaucoup. Nous voulons réitérer que nous continuerons de nous concentrer sur le côté défensif et de mettre l’accent sur les sociétés diversifiées à l’échelle mondiale, les flux de trésorerie prévisibles et les dividendes élevés. Même si aucun pays, secteur ou société ne peut éviter complètement les difficultés économiques, le fait d’éviter les sociétés dont les valorisations sont les plus élevées ou les flux de trésorerie les moins prévisibles nous aidera à surmonter les tempêtes économiques cet automne et par la suite.