La fin de l’année est un bon moment pour faire le point sur le chemin parcouru et poser notre regard sur l’avenir.  Malheureusement pour les investisseurs, la dernière année a été difficile.  La volatilité qui a marqué l’année s’est poursuivie au dernier trimestre de 2022.  Comme nous l’avons mentionné dans nos commentaires précédents, les mesures de relance d’urgence liées à la COVID-19 ont fait place à un resserrement radical accompagné d’une hausse des taux d’intérêt.  Les banques centrales doivent composer avec bien plus que les répercussions de la pandémie mondiale et faire face à un vieil ennemi, l’inflation.  L’incidence sur les marchés a été notable. Les investisseurs en obligations à long terme ont essuyé des pertes historiques de près de 20 %.  Les marchés boursiers mondiaux ont quant à eux reculé de près de 15 % pour l’année, tandis qu’au Canada, l’indice S&P/TSX s’en est un peu mieux tiré. 

Les dernières années sont un parfait exemple de l’imprévisibilité de l’investissement.  Personne n’avait anticipé une pandémie majeure suivie d’une invasion à grande échelle de l’Ukraine par la Russie.  La plupart des investisseurs auraient prédit des pertes importantes dans la foulée de la COVID-19, mais, compte tenu des interventions budgétaires et monétaires, le contraire s’est produit.  Les secteurs qui étaient en tête du marché l’année précédente sont maintenant pénalisés.  Lorsque l’argent est « gratuit », la prise de risque peut devenir extrême.  Dans un tel contexte, les investisseurs peuvent se sentir infaillibles dans la foulée d’un tel momentum.  Payer cher et revendre à un prix encore plus cher. 

Le momentum est bien jusqu’à ce que la réalité s’installe, et c’est ce que nous commençons à voir.   Le signe le plus clair de ce comportement irrationnel est la vague d’acronymes qui sont entrés dans le lexique de l’investissement (et, espérons-le, seront bientôt oubliés).  Pour les commémorer, nous avons trouvé bon d’en analyser quelques-uns ici :

FOMO :           Fear Of Missing Out, ou la peur de rater une occasion. Votre voisin se vante du dernier titre en vogue qu’il a acheté, mais il ne parle jamais de ceux qui perdent de la valeur.

YOLO :            You Only Live Once, ou on ne vit qu’une seule fois. Voir FOMO.  Ne devriez-vous donc pas protéger ce que vous avez?

HODL :            Hold on for Dear Life, ou s’accrocher à la vie. Expression qui s’applique parfaitement aux investisseurs en cryptomonnaies et qui résume bien ce qu’Elon Musk doit être en train de faire relativement à Twitter ces jours-ci.

On a aussi vu passer les actions « mèmes », les JNF, les SAVS, et j’en passe.  La leçon à retenir est la suivante : lorsque les marchés financiers semblent généreux, il faut redoubler de prudence.  La prise de risque excessive entraîne d’énormes pertes qui s’expliquent uniquement par l’enthousiasme et l’espoir des investisseurs.  Notre préférence pour les sociétés de qualité nous a permis d’obtenir de bien meilleurs résultats que l’ensemble du marché.  Le fait de se concentrer sur les données fondamentales nous a offert une bien meilleure protection que de pourchasser les titres dernier cri.  Nous avons donc pensé, par souci d’équilibre, de partager certains des acronymes que nous préférons :

 

FTD :               Flux de trésorerie disponibles – les liquidités qui restent une fois qu’une société a payé toutes ses charges et répondu à tous ses besoins en capital – plus il y en a, mieux c’est.

RCI :                Rendement du capital investi – les sociétés investissent dans des projets qui génèrent un rendement financier durable – une idée novatrice.

Ratio C/B :      Ratio cours/bénéfice – le montant que vous êtes prêt à payer pour un dollar en bénéfices.  De 10 à 20 est raisonnable – de 50 à 100 ne l’est pas.

Nos acronymes ne sont pas aussi « amusants » que les autres acronymes, mais pour l’investisseur axé sur la croissance ET la préservation de son patrimoine, ce sont les indicateurs les plus fiables pour qu’il atteigne ses objectifs. 

La question à se poser maintenant est : dans quelle direction nous dirigeons-nous? Sans boule de cristal, nous ne pouvons que supposer que la hausse des taux d’intérêt pourrait entraîner une récession. Il existe également des variables inconnues, comme l’évolution de la guerre en Ukraine et les répercussions de la fin de la politique « zéro COVID » en Chine.  En revanche, en cette ère post-pandémie, la demande pour les services comme les voyages et le divertissement demeure importante, et le marché de l’emploi est toujours solide. Le grand nombre de variables fait en sorte qu’il est difficile de prédire le moment où la récession frappera, et avec quelle force.  De plus, la faiblesse des marchés boursiers en 2022 pourrait très bien avoir pris en compte une grande partie de cette incertitude. 

La volatilité crée aussi des occasions.  Depuis quelque temps, certaines valorisations boursières extrêmes ne nous semblent pas logiques.  La faiblesse du marché s’accompagne de valorisations plus raisonnables.  Nous observons de près notre liste de surveillance afin de repérer des occasions intéressantes dans un grand nombre de secteurs.  Des thèmes intéressants ont émergé ou se sont amplifiés après la pandémie. Les tendances en matière de numérisation et de nationalisation des chaînes d’approvisionnement continueront d’avoir une incidence sur les sociétés technologiques et industrielles. Les vulnérabilités du secteur de la santé ont été révélées pendant la pandémie, et il faudra s’y attaquer.  Nous continuons également de chercher des occasions dans les sociétés de technologies de l’environnement qui affichent des flux de trésorerie positifs. 

Les taux d’intérêt plus élevés signifient également que les investisseurs en obligations sont enfin en mesure de générer un revenu décent à partir de leurs portefeuilles de titres à revenu fixe.  Nous avons été en mesure d’éviter les pertes démesurées qu’ont connues les obligations à long terme au cours des dernières années en nous concentrant sur les obligations à court terme de catégorie investissement.  Celles-ci sont beaucoup moins sensibles à l’incidence négative de la hausse des taux sur les cours des obligations.  De plus, comme elles arrivent à échéance plus rapidement, nous pouvons réinvestir les obligations arrivant à échéance à des taux d’intérêt plus élevés.

Les investisseurs peuvent parfois se sentir dépassés par les marchés.  Nous estimons qu’il est plus important que jamais pour eux de garder la tête froide et de se concentrer non pas sur les marchés, mais sur les sociétés individuelles et  d’investir dans des sociétés qui génèrent des flux de trésorerie élevés et versent des dividendes de façon saine.  Les dividendes constitueront une composante importante (et tangible) du « rendement total » en période de volatilité.  Nous n’atteindrons pas toujours la perfection, mais nous resterons toujours fidèles à notre approche rigoureuse et continuerons de nous concentrer sur les paramètres fondamentaux.  Le fait de détenir des titres de qualité s’est avéré le meilleur moyen de protéger et de faire fructifier les portefeuilles, et nous croyons que cette pratique profitera aux investisseurs à long terme.  Nous vous remercions de nous donner l’occasion de travailler avec vous pour réaliser vos objectifs personnels et sommes reconnaissants de la confiance que vous nous témoignez.  Toute l’équipe de Doherty vous souhaite, à vous et à votre famille, ce qu’il y a de mieux pour l’année qui vient et au-delà.